D’aussi loin que je me souvienne, il existe en moi quelque chose qui me vit et dont je ne peux taire l’existence : une curiosité intarissable d’aller à la rencontre des gens, pour découvrir la complexité de chacun et leur histoire. Comprendre ce qui nous motive à agir, et la façon dont nous nous prenons pour aller à la recherche de notre mieux-être. Lorsque je me retrouve devant des gens, je ne peux m’empêcher de chercher à entrer en relation avec eux. Je me sens comme le musicien qui ne peut s’empêcher de répondre à l’appel de son instrument de musique.
Ma première expérience d’analyse de cas eut lieu en 2e secondaire lors d’un projet organisé par mon école pour sensibiliser les gens à la santé mentale. Nous devions organiser des activités et faire participer les patients de l’hôpital Rivière-des-Prairies. Du haut de mes quatorze ans, je cherchais à comprendre mon interlocuteur. Je sentais son besoin d’être compris, écouter et regarder comme un humain et pas seulement comme un homme malade. Je me suis intéressée à lui, nous avons discuté un long moment, sombrant dans la sympathie. J’avais des croutes à manger avant de devenir aidante, mais cette expérience a sans doute marqué mon intérêt notable pour la santé mentale.
La vie a suivi son cours et mes apprentissages sont passés par des chemins moins fréquentés. J’ai eu un parcours riche d’expériences, de formations dans le domaine de la santé mentale, de l’éducation, de la relation d’aide, de la dépendance, du suicide et plus encore. J’ai d’abord suivi une formation en thérapie émotivo-rationnelle dans le but personnel de progresser en tant que mère, conjointe et humain. Je cherchais des moyens de me sortir des impasses dans lesquelles je me sentais prise, entre autres ; la codépendance, l’éducation de mes enfants, la mort subite de mon mari et les aléas de la vie. À la suite de cette formation réalisée au Centre de la pensée réaliste de Pierre Bovo, j’ai eu le désir de me spécialiser à cette approche dans le but de pouvoir partager cette ressource inestimable au plus grand nombre possible. Passant des cours en psychoéducation de l’UQTR aux formations offertes dans mes différents milieux de travail, je continue d’acquérir des connaissances et de faire des mises à jour en sélectionnant minutieusement toutes autres formations qui enrichiront mes connaissances et mes compétences dans le domaine de la relation d’aide et de la communication.
Du Nunavik au sud du Québec et ailleurs, j’ai eu l’honneur et le privilège de côtoyer des collègues experts qui m’ont généreusement partagé leurs expériences et leurs savoirs dans différents domaines. L’apprentissage sur le terrain est pour moi une source de pur plaisir et contribue à l’enrichissement de mon savoir et mes acquis.
C’est un bonheur pour moi de pouvoir mettre en application et partager mes compétences variées à travers mes activités actuelles de formation à la thérapie, consultation en clinique privée ainsi que consultante dans le nord du Québec dans les différentes communautés inuites.